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Sciences de
l'éducation : Deuxième année (Groupe 5)
UE :
LAEE453 (APP)
Durée : 2h
Il arrive que certaines situations nous interpellent de
manière plus forte et nous fassent perdre notre lucidité. Dans ces moments-là,
nous pouvons ressentir des difficultés à agir ou à réagir, une lourdeur, un
manque d'envie, ou à l'inverse, des réactions trop vives dans lesquelles nous
ne nous reconnaissons pas, et où nous ne nous aimons pas. Nous sommes alors
souvent démunis. Nous cherchons à en parler avec d'autres, mais si nous
souffrons, les personnes qui nous écoutent adoptent plutôt une attitude de
protection et d'empathie. L'analyse qu'ils font alors, seuls ou avec nous, tend
à nous déresponsabiliser de ce qui arrive pour nous protéger (en résumé : « ce
n'est pas de ta faute ! »). Ces paroles qui réconfortent sont nécessaires, mais
parfois, elles nous laissent une impression de « quelque chose manque », cela
n'explique pas tout. De plus, si nous reconnaissons des points de similitude
avec d'autres situations difficiles que nous avons déjà vécues, le malaise
grandit en nous ; une certaine angoisse s'installe, car les causes réelles et
profondes ne sont peut-être pas éclaircies. Cela peut nous amener à éviter ou à
rejeter, plus ou moins consciemment, certaines situations ou personnes
susceptibles de nous replonger dans une phase de difficultés. Nous touchons ici
au concept des métiers de l'humain cher à Mireille Cifali. Enseigner est bien
un métier de l'humain, puisqu'on enseigne à l'autre, mais aussi avec l'autre.
C'est donc un métier de la relation.
« Une des dimensions essentielles de la formation des
enseignants devrait être la formation à la relation. » Dans ce même article,
l'auteur évoque un paradoxe bien connu : « Je dis : « J'ai des problèmes avec X
», et un collègue me répond : « Ah bon ! Non, chez moi, il est bien. Par
contre, moi, c'est Y qui... » Cela signifie que chaque élève réveille en nous
des affects, des émotions, des souvenirs - le plus souvent inconscients - que
nous ne savons pas démêler, et qui perturbent la relation et installent une
sorte de cercle vicieux. Le prof a le sentiment que l'élève le cherche, et
l'élève se sent la tête de turc du prof, par exemple. »
J'ai vécu une situation semblable lors de mon stage...
J'avais souvent des accrochages avec un élève « vivant » de CM2. Dans cette
situation difficile, grâce à une analyse à froid de ce qui s'était passé, j'ai
pu ne pas entrer en confrontation avec cet élève.
PIERRE CIEUTAT
Questions
1.
Comment expliquer le phénomène
de perte de lucidité dans certaines situations qui nous interpellent ?
2.
Quels sont les différents
types de réactions que nous pouvons avoir dans ces moments-là ?
3.
En quoi consiste l'attitude de
protection et d'empathie adoptée par les personnes qui nous écoutent ?
4.
Comment cette attitude
peut-elle nous déresponsabiliser de ce qui nous arrive ?
5.
Pourquoi les paroles
réconfortantes peuvent-elles parfois laisser une impression de « quelque chose
manque » ?
6.
Selon l'auteur, quelle devrait
être l'une des dimensions essentielles de la formation des enseignants ?
7.
Quel est le paradoxe évoqué
par l'auteur concernant les relations entre enseignants et élèves ?
8.
Comment l'analyse à froid
peut-elle aider à éviter les confrontations avec les élèves en situation
difficile ?
9. En 8 lignes,
parlez-nous d'une difficulté que vous avez rencontrée pendant un stage et
comment vous avez réussi à la résoudre ?
Corrigé
1.
La perte de lucidité dans certaines situations
peut être causée par des émotions fortes ou des réactions instinctives qui
peuvent prendre le dessus sur notre capacité à réfléchir rationnellement et à
agir de manière appropriée.
2.
Les réactions que nous pouvons avoir dans ces
moments-là peuvent inclure des difficultés à agir ou à réagir, une lourdeur, un
manque d'envie, ou à l'inverse, des réactions trop vives dans lesquelles nous
ne nous reconnaissons pas.
3.
L'attitude de protection et d'empathie adoptée
par les personnes qui nous écoutent consiste à chercher à nous réconforter et à
nous rassurer en minimisant la part de responsabilité que nous pourrions avoir
dans la situation difficile que nous vivons.
4.
Cette attitude peut nous déresponsabiliser de
ce qui nous arrive en nous laissant croire que nous sommes des victimes
impuissantes des circonstances plutôt que des acteurs de notre propre vie.
5.
Les paroles réconfortantes peuvent laisser une
impression de « quelque chose manque » car elles ne permettent pas toujours de
comprendre les causes réelles et profondes de nos difficultés, ce qui peut maintenir
un sentiment d'incompréhension et d'injustice.
6.
Selon l'auteur, l'une des dimensions
essentielles de la formation des enseignants devrait être la formation à la
relation, c'est-à-dire la formation des enseignants aux compétences
relationnelles et émotionnelles nécessaires pour établir une relation
pédagogique positive avec les élèves.
7.
Le paradoxe évoqué par l'auteur concerne le
fait que chaque élève réveille en nous des affects, des émotions, des souvenirs
- le plus souvent inconscients - qui perturbent la relation entre enseignants
et élèves, et qui peuvent créer des malentendus et des tensions.
8.
L'analyse à froid peut aider à éviter les
confrontations avec les élèves en situation difficile en permettant de prendre
du recul sur la situation, d'identifier les émotions et les pensées qui ont pu
nous perturber, et d'envisager des stratégies de communication plus efficaces
pour établir une relation pédagogique positive avec l'élève concerné.
9.
Critères de correction de l’exercice :
-
Pertinence de la difficulté rencontrée et clarté de son explication.
-
Qualité de la description de la stratégie utilisée pour résoudre la
difficulté.
-
Présentation d'un exemple concret illustrant la résolution de la
difficulté.
-
Clarté et fluidité de la rédaction.
L’instruction au sosie pour la transformation du travail :
la conduite du conseil de classe
par des chefs d’établissementlien de l'article: https://hal.science/hal-01596697/document
----------------------------------------------
prendre du recul
Un des principes nécessaires pour s’adapter tout au long de la vie est d’apprendre à prendre du recul, c’est-à-dire apprendre à se distancier de sa pratique et prendre le temps de réfléchir sur ce qui est fait, comment et pourquoi. On parle le plus souvent d’activité ou de posture réflexive pour désigner ce que la plupart du temps on appelle « prendre du recul » ou encore « sortir la tête du guidon pour réfléchir ».Beaucoup d’enseignants ont souligné la difficulté des élèves à prendre du recul y compris en situation professionnelle. Le maitre de stage ne prend pas toujours le temps de discuter et d’analyser les gestes professionnels. Parfois il n’a pas véritablement conscience de l’activité réelle réalisée. Les situations vécues chez les tuteurs et maitres de stage et les pratiques observées ou mises en œuvre sont souvent considérées comme bonnes et vraies : « C’est comme ça qu’il faut faire », et les jeunes n’ont pas toujours construit des repères, des références, des capacités d’analyse qui permettent de se distancier des pratiques mises en œuvre.Comment pourrions-nous caractériser encore la prise de recul ? Quelles sont les activités effectives mobilisées lorsque l’on est amené à prendre du recul sur une pratique professionnelle ?Prendre du recul :↘ C’est d’abord se remémorer son activité et prendre le temps de réfléchir.↘ C’est se distancier, pour mieux voir, mieux regarder, observer ce qui a été réalisé, ce qui s’est passé, ce que ça a produit.↘ C’est retrouver le sens de l’activité réalisée, et énoncer les raisons pour lesquelles le professionnel (ou soi-même) agit comme il le fait…
Corrigé du test d’évaluation à distance
Questions
Cochez la
réponse correcte :
1. Quelle est la
compétence particulière que Patrick Robo nomme méta-compétence ?
a.
L'acquisition de connaissances théoriques sur
l'éducation.
b.
L'élaboration de stratégies pédagogiques innovantes
c. L'acquisition et le développement d'un savoir analyser
dans le but de comprendre sa pratique.
2.
Qu'est-ce
que la pratique réflexive ?
a.
La pratique qui permet à l'enseignant d'améliorer ses
performances et de développer sa propre expérience dans l'enseignement.
b. La pratique qui consiste à réfléchir sur sa pratique
pédagogique et professionnelle.
c.
La pratique qui consiste à suivre les protocoles
établis par l'institution éducative.
3. Pourquoi le
métier d'enseignant est-il considéré comme un métier de l'humain ?
a. Parce qu'il implique une double responsabilité sur les
autres et sur soi.
b. Parce qu'il
nécessite des connaissances techniques et mécaniques.
c. Parce qu'il
consiste principalement à transmettre des connaissances.
4. Quelle est la
définition de l'APP?
a.
Un outil de communication interprofessionnelle.
b. Une méthode d'analyse et de réflexion collective sur
les pratiques professionnelles.
c.
Une méthode de réduction des coûts de la pratique professionnelle.
5. Quand l'APP
a-t-elle été développée pour la première fois?
a. Dans les années 1970 en France.
b.
Dans les années 1980 en France.
c.
Dans les années 1990 en France.
6. Quels sont
les avantages de l'APP dans la pratique professionnelle ?
a. Amélioration de la compréhension de son propre
fonctionnement et de l'environnement professionnel.
b.
Augmentation du nombre de clients ou patients traités.
c. Développement de la capacité d'analyse et de résolution
de problèmes.
d.
Réduction des coûts de la pratique professionnelle.
e. Amélioration de la communication et de la coopération
entre professionnels.
7. Quel est
l'objectif du concept de réflexivité dans la pratique professionnelle ?
a. Aider à développer une pratique plus consciente et plus
efficace.
b.
Promouvoir l'innovation dans la pratique
professionnelle.
8. Qu'est-ce que
la dimension métacognitive du travail ?
a.
La capacité de travailler en équipe.
b. La conscience de soi dans le processus d'apprentissage.
c.
L'habileté à utiliser des outils technologiques.
d.
La maîtrise d'une langue étrangère.
9. Quelles sont
les méthodes pour incorporer la réflexivité et la dimension métacognitive dans
la pratique professionnelle ?
a.
La participation à des conférences en ligne.
b.
L'utilisation d'une approche standardisée pour
résoudre les problèmes.
c. La tenue de journaux réflexifs, la participation à des
séances de mentorat et l'utilisation de la rétroaction.
d.
Le travail en solitaire sans interaction avec les
autres professionnels.
10.Comment
évaluer sa propre pratique réflexive et métacognitive ?
a.
En comparant sa pratique à celle des autres
professionnels.
b. En se basant
uniquement sur l'expérience personnelle
c. En utilisant la rétroaction et en examinant son propre
niveau de conscience.
d.
En ne faisant aucune évaluation de sa pratique
réflexive et métacognitive.
11.
Quels sont les concepts clés de
l'analyse de l'activité professionnelle ?
a. La
stratégie, la concurrence, la publicité et la rentabilité.
b.
L'activité, la
tâche, la situation et l'artefact.
c. La
communication, le leadership, la productivité et l'innovation.
12.
Quelles sont les méthodes
d'observation et d'analyse de l'activité professionnelle ?
a. Les enquêtes
auprès des clients et les rapports financiers.
b.
Les techniques
d'observation directe et indirecte, ainsi que les techniques d'enregistrement
et de collecte de données.
c. Les tests
psychologiques et les évaluations de performance.
13.Qu'est-ce que
la démarche clinique en Analyse de Pratiques?
a. Une prise de recul par rapport à une pratique.
b.
Une observation sans prise de recul.
c.
Une approche centrée sur les comportements des
professionnels.
d. Une élaboration d'hypothèses et de stratégies d'action.
14. Pourquoi
est-il important de prendre en compte les enjeux éthiques lors de l'analyse de
l'activité professionnelle ?
a.
Pour assurer la
protection de la vie privée et la confidentialité des données.
b. Pour
augmenter le nombre de participants.
c. Pour améliorer
la rentabilité de l'école.
d. Pour le respect
de la dignité humaine et des droits des participants.
Test d’évaluation à distance
Cochez la réponse correcte :
1. Quelle est la compétence particulière que Patrick Robo nomme méta-compétence ?
a. L'acquisition de connaissances théoriques sur l'éducation.
b. L'élaboration de stratégies pédagogiques innovantes
c. L'acquisition et le développement d'un savoir analyser dans le but de comprendre sa pratique.
2. Qu'est-ce que la pratique réflexive ?
a. La pratique qui permet à l'enseignant d'améliorer ses performances et de développer sa propre expérience dans l'enseignement.
b. La pratique qui consiste à réfléchir sur sa pratique pédagogique et professionnelle.
c. La pratique qui consiste à suivre les protocoles établis par l'institution éducative.
3. Pourquoi le métier d'enseignant est-il considéré comme un métier de l'humain ?
a. Parce qu'il implique une double responsabilité sur les autres et sur soi.
b. Parce qu'il nécessite des connaissances techniques et mécaniques.
c. Parce qu'il consiste principalement à transmettre des connaissances.
4. Quelle est la définition de l'APP?
a. Un outil de communication interprofessionnelle.
b. Une méthode d'analyse et de réflexion collective sur les pratiques professionnelles.
c. Une méthode de réduction des coûts de la pratique professionnelle.
5. Quand l'APP a-t-elle été développée pour la première fois?
a. Dans les années 1970 en France.
b. Dans les années 1980 en France.
c. Dans les années 1990 en France.
6. Quels sont les avantages de l'APP dans la pratique professionnelle ?
a. Amélioration de la compréhension de son propre fonctionnement et de l'environnement professionnel.
b. Augmentation du nombre de clients ou patients traités.
c. Développement de la capacité d'analyse et de résolution de problèmes.
d. Réduction des coûts de la pratique professionnelle.
e. Amélioration de la communication et de la coopération entre professionnels.
7. Quel est l'objectif du concept de réflexivité dans la pratique professionnelle ?
a. Aider à développer une pratique plus consciente et plus efficace.
b. Promouvoir l'innovation dans la pratique professionnelle.
8. Qu'est-ce que la dimension métacognitive du travail ?
a. La capacité de travailler en équipe.
b. La conscience de soi dans le processus d'apprentissage.
c. L'habileté à utiliser des outils technologiques.
d. La maîtrise d'une langue étrangère.
9. Quelles sont les méthodes pour incorporer la réflexivité et la dimension métacognitive dans la pratique professionnelle ?
a. La participation à des conférences en ligne.
b. L'utilisation d'une approche standardisée pour résoudre les problèmes.
c. La tenue de journaux réflexifs, la participation à des séances de mentorat et l'utilisation de la rétroaction.
d. Le travail en solitaire sans interaction avec les autres professionnels.
10. Comment évaluer sa propre pratique réflexive et métacognitive ?
a. En comparant sa pratique à celle des autres professionnels.
b. En se basant uniquement sur l'expérience personnelle
c. En utilisant la rétroaction et en examinant son propre niveau de conscience.
d. En ne faisant aucune évaluation de sa pratique réflexive et métacognitive.
11. Quels sont les concepts clés de l'analyse de l'activité professionnelle ?
a. La stratégie, la concurrence, la publicité et la rentabilité.
b. L'activité, la tâche, la situation et l'artefact.
c. La communication, le leadership, la productivité et l'innovation.
12. Quelles sont les méthodes d'observation et d'analyse de l'activité professionnelle ?
a. Les enquêtes auprès des clients et les rapports financiers.
b. Les techniques d'observation directe et indirecte, ainsi que les techniques d'enregistrement et de collecte de données.
c. Les tests psychologiques et les évaluations de performance.
13. Qu'est-ce que la démarche clinique en Analyse de Pratiques?
a. Une prise de recul par rapport à une pratique.
b. Une observation sans prise de recul.
c. Une approche centrée sur les comportements des professionnels.
d. Une élaboration d'hypothèses et de stratégies d'action.
14. Pourquoi est-il important de prendre en compte les enjeux éthiques lors de l'analyse de l'activité professionnelle ?
a. Pour assurer la protection de la vie privée et la confidentialité des données.
b. Pour augmenter le nombre de participants.
c. Pour améliorer la rentabilité de l'école.
d. Pour le respect de la dignité humaine et des droits des participants.
Bonne chance à tous
L'Analyse de pratiques : une notion polysémique
L'expression « Analyse de pratiques »
est très employée dans les milieux delafor¬mation professionnelle. Elle a connu
un essor important cette dernière décennieetcorrespond à une demande sociale
forte des divers milieux de la formationqui ontmis en place des démarches
variées sous cette dénomination. Effet de mode ou nouvelle approche durable de
formation, elle est utilisée à tout propos dans desinsances multiples de
formation, c'est une de ces notions « nomades » dont parle Stengers ( 1 987)
qui a été ainsi banalisée.
Notion polysémique, elle recouvre enréalitédes
conceptions théoriques, des modalités de mise en oeuvre très différentes et des
dispositifs variés. En fait, comme le montrent bien les deux ouvrages
coordonnés et publiés parC. Blanchard-Laville et D. Fablet (1996, 1998), qui
rassemblent différents textesd'auteurs sur la question, on relève des pratiques
très diversifiées. Ainsi, il n'existepas une forme unique d'Analyse de
pratiques, mais plusieurs types d'AnalysedeErotiques, des dispositifs variés et
l'emploi différent de la démarche soulève denomreuses questions. Les
utilisations de cette démarche comme pratique de formationsont multiples et se
font dans divers champs de la formation professionnelle, quecesoit dans la
formation des enseignants, des formateurs d'enseignants, de laformation
d'adultes, du travail social, des métiers de la santé. De plus, l'expression
elle-même n'est pas unifiée ; les auteurs utilisent indifféremmentsoit
l'analyse des pratiques au pluriel (par exemple J.-M. Barbier, J. Beillerot, P.
Perrenoud) soit l'analyse de pratiques au pluriel (M. Altet, R. Etienne) soit
parlent d'ana2b I lyse de pratique au singulier (J. Donnay, E. Charlier). Comme
il s'agit de présenterici un dispositif de formation avec une, des méthodologie(s)
et une théorisationet queles pratiques analysées dans ce type de démarche sont
de plusieurs types, nousadopterons dans cet article, l'expression « Analyse de
pratiques », suggérant plutôt un travail sur des pratiques effectives observées
ou rapportées, toujours singulièreset contextualisées, la pratique particulière
d'une personne, la formulation « analysedes pratiques » correspondant à des
pratiques en général.
Marguerite Altet
(RECHERCHE et FORMATION N° 35 - 2000 72)
la pratique d'une personne Dans l'Analyse de pratiques
La pratique c'est la manière de
faire singulièred'unepersonne, sa façon réelle, propre d'exécuter une activité.
La pratique, ce n'est passeulement l'ensemble des actes observables mais cela
comporte les procédés demiseen iuvre de l'activité dans une situation donnée
par une personne, les choix, lesprises de décision : « C'est la double
dimension de la notion de pratique qui larendprécieuse » comme le dit Jacky
Beillerot (1 998) en précisant « d'un côté, les gestes,les conduites, les
langages ; de l'autre, à travers les règles, ce sont les objectifs,
lesstratégies et les idéologies qui sont invoqués ». La pratique
professionnelle recouvredonc bien : - la manière de faire de chaque personne
singulière, « le faire propre à cetteper¬sonne » et « les procédés pour faire »
qui correspondent à une fonctionprofes¬sionnelle définie, comme par exemple, le
« savoir-enseigner » tel qu'elle est défi¬nie par un groupe professionnel
particulier.
Pratique = faire, agir professionnel + traduit dans les manières de faire
d'une personne
Cependant, il y a plusieurs façons de
définir la pratique. En ergonomie, la pratique, c'est le travail attendu,
requis, prescrit ; on peut ladécrireen extériorité à partir des tâches
réalisées. À l'opposé, pour Bernard Honoré, psychiatre (1980), la pratique,
c'est ce quel'onéprouve et ce que l'on pense à propos de ces actions, le vécu
ressenti. Ou pour Pierre Bourdieu, dans « le sens pratique », la pratique a des
caractéristiques :
- la pratique est finalisée : elle a
un objectif, une fin, une visée ;
- la pratique est traduite dans des
techniques, « les gestes professionnels »;
- la pratique est contextualisée,
liée à une situation donnée ;
- la pratique est temporelle, se
situe dans un temps donné, est liée à des variationsaléatoires ;
- la pratique est valorisée, toute
pratique met en jeu l'affectivité, l'intérêt ;
- la pratique est une réalité
psychosociale ; elle renvoie au travail au sens général.
La pratique professionnelle peut être
aussi définie comme une activité professionnellesituée, orientée par des fins,
des normes, celle d'un groupe professionnel, traduisant L'analyse de pratiques
Il reste à préciser que la démarche d'analyse n'est pas une démarche
d'évaluation;si elle dégage et met en relation les facteurs intervenants, elle ne
mesurepaslesécarts des actions produites à une norme. Elle n'est qu'une phase
préalable qui peutêtre suivie d'une phase d'évaluation identifiée comme telle :
celle-ci va alors consister en une mise en rapport entre un réfèrent défini par
le groupe, des normeset laréalité observée, par exemple dans certains cas, un
référentiel de compétences. Une pratique : la pratique d'une personne Dans
l'Analyse de pratiques, la pratique c'est la manière de faire
singulièred'unepersonne, sa façon réelle, propre d'exécuter une activité. La
pratique, ce n'est passeulement l'ensemble des actes observables mais cela
comporte les procédés demiseen iuvre de l'activité dans une situation donnée
par une personne, les choix, lesprises de décision : « C'est la double
dimension de la notion de pratique qui larendprécieuse » comme le dit Jacky
Beillerot (1 998) en précisant « d'un côté, les gestes,les conduites, les
langages ; de l'autre, à travers les règles, ce sont les objectifs,
lesstratégies et les idéologies qui sont invoqués ». La pratique
professionnelle recouvredonc bien :
- la manière de faire de chaque
personne singulière, « le faire propre à cetteper¬sonne » et « les procédés
pour faire » qui correspondent à une fonctionprofes¬sionnelle définie, comme
par exemple, le « savoir-enseigner » tel qu'elle est définie par un groupe
professionnel particulier.
Pratique = faire, agir professionnel + traduit dans les manières de faire
d'une personne
Cependant, il y a plusieurs façons de
définir la pratique. En ergonomie, la pratique, c'est le travail attendu,
requis, prescrit ; on peut ladécrireen extériorité à partir des tâches
réalisées. À l'opposé, pour Bernard Honoré, psychiatre (1980), la pratique,
c'est ce quel'onéprouve et ce que l'on pense à propos de ces actions, le vécu
ressenti. Ou pour Pierre Bourdieu, dans « le sens pratique », la pratique a des
caractéristiques :
- la pratique est finalisée : elle a
un objectif, une fin, une visée ;
-la pratique est traduite dans des
techniques, « les gestes professionnels »;
- la pratique est contextualisée,
liée à une situation donnée ;
- la pratique est temporelle, se
situe dans un temps donné, est liée à des variationsaléatoires ;
- la pratique est valorisée, toute
pratique met en jeu l'affectivité, l'intérêt ;
- la pratique est une réalité
psychosociale ; elle renvoie au travail au sens général.
La pratique professionnelle peut être
aussi définie comme une activité professionnellesituée, orientée par des fins,
des normes, celle d'un groupe professionnel, traduisant les savoirs, les
procédés et compétences - en actes - d'une personne en situationprofessionnelle.
L'Analyse de pratiques est, en formation professionnelle, une mise à distance
del'agir et un détour réflexif sur des actes professionnels par une personne en
quesionnement. La médiation de l'Analyse produit « une pratique réfléchie » à
partir dela description de l'activité professionnelle et de l'engagement de la
personne dans une attitude reflexive, elle favorise « un développement
professionnel » (Lang, 1 996). L'Analyse de pratiques en formation recouvre les
deux volets de la construction professionnelle et personnelle de « la
professionnalité ».
Marguerite Altet
(RECHERCHE et FORMATION N° 35 - 2000 72)
Conférence par Marguerite Altet [1]
L’analyse de pratiques professionnelles
I. Pourquoi l’analyse de pratiques
professionnelles ? En quoi ça aide ?
A. L’objectif de l’analyse de pratiques
L’analyse de pratiques professionnelles a une
quinzaine d’années d’existence. Son objectif est de faire passer de l’exécution
à la professionnalisation (responsabilisation). Professionnaliser, c’est rendre
compétent dans l’Action. Cela induit donc une identité professionnelle
spécifique.
Le métier d’enseignant est complexe parce que
singulier. Il faut donc former en construisant une attitude réflexive sur le
métier. En effet, un professionnel est un praticien réflexif qui
met en oeuvre une posture réflexive
permanente (il cherche à comprendre pour s’adapter).
Cette pratique réflexive intervient souvent
dans un métier complexe ou un métier en crise.
B. Quel modèle de formation ?
Si l’analyse de pratiques est mise en place,
on est en droit de se demander quel modèle de
formation va être appliqué. En effet, il
existe plusieurs possibilités :
- former traditionnellement par rapport au
charisme ;
- former autour de ceux qui savent
(imitation) ;
- adopter le modèle de l’ingénieur (la
théorie est première) ;
- partir de la pratique pour apporter des
éléments théoriques qui permettent de construire une nouvelle pratique (c’est
le modèle de l’analyse de pratiques).
Deux
processus coexistent dans le modèle d’analyse de pratiques :
ü un processus pratique-pratique, « de la
pratique à la pratique » ;
ü un processus théorie-théorie.
Comment
s’articulent-ils, comment s’intègrent-ils ?
C. La notion de savoirs professionnels
Les savoirs professionnels sont pluriels,
divers, composites, hétérogènes. Cohabitent :
- les savoirs à enseigner (académiques, disciplinaires) ;
- les savoirs pour enseigner (pédagogiques, didactiques) ;
- les savoirs sur enseigner (savoirs issus d’une formalisation
de la pratique) ;
- les savoirs de la pratique (savoirs d’expériences construits de
manière progressive sur
le terrain).
Donc savoir enseigner, c’est un montage de
savoirs composites de natures différentes.
Nos savoirs sont marqués par notre pratique
quotidienne. C’est ce qu’on appelle le « Working knowledge » (M. Kennedy, 1983)
ou « savoirs ouvragés ». Un dispositif d’accompagnement est donc indispensable,
surtout dans les cinq premières années.
L’expérience du travail est elle-même
réflexivité, adaptation de ces savoirs.
II. Un type de démarche. Les
savoirs-outils
A. Quels dispositifs ?
Il faut partir des actions des stagiaires
pour passer à une formation d’analyse de pratiques.
Les dispositifs permettant une prise de
conscience et une réflexivité peuvent varier en fonction
du modèle d’analyse de pratiques :
- la vidéo-formation ;
- l’entretien d’explicitation qui permet d’amener
à mettre en mots sa pratique (verbaliser);
- l’observation mutuelle qui présente
toutefois une limite, à savoir que la capacité à analyser
est limitée à ce qui a été vécu ;
- le journal de bord (écriture de sa propre
pratique) ;
- le travail sur les représentations du
travail et de soi-même.
L’objectif de tous ces dispositifs est l’action.
B. Quelle démarche ?
Il faut identifier la manière dont le
néo-titulaire met en oeuvre les compétences. Mais l’analyse n’est possible qu’à
l’aide d’outils. Il ne peut former à la réflexivité que par un accompagnement réflexif formateur(s)-stagiaire(s).
1) Qu’est-ce que l’analyse ?
Analyser, c’est différent d’observer, c’est
différent d’évaluer. Analyser, c’est repérer, identifier
des éléments isolables, c’est mettre en
relation ces éléments, leur donner un sens. À cet
effet, le(s) formateur(s) s’appuie(nt) sur un
modèle d’analyse, sur une conception du métier
d’enseignant.
L’analyse est une analyse compréhensive : «
Expliquer et comprendre ne font qu’un »
(Bourdieu). Elle s’appuie sur des modèles d’intelligibilité
(des grilles de lecture de la situation
de classe).
2) Qu’est-ce que la pratique ?
On distingue pratique (ce qui est réalisé) et
travail (ce qui est prescrit). On ne considère pas
l’analyse clinique, le ressenti de la
personne elle-même.
La pratique est la manière d’agir
professionnel d’une personne dans un ensemble de normes
reconnues dans un corps professionnel. Ainsi
la pratique présente plusieurs dimensions, plusieurs facettes :
- une dimension finalisée : l’apprentissage,
la socialisation (dimension didactique) ;
- une dimension technique : manière de faire
(dimension pédagogique) ;
- une dimension interactive, relationnelle :
c’est un métier humain interactif ;
- une dimension contextualisée : variabilité
imposée (heure de cours, type de salle, type
d’élèves…) et choisie ;
- une dimension temporelle : gestion du temps
d’apprentissage sur une année mais il y a
également l’avant et l’après ;
- une dimension affective : construction d’une
intersubjectivité ;
- une dimension psychosociale : gestion du
groupe.
Toutes ces dimensions sont imbriquées les
unes dans les autres. L’analyse de pratiques doit
donc analyser ce qu’il se passe.
3) Qu’est-ce que l’analyse de pratiques ?
1. C’est une
démarche finalisée pour construire un métier, une identité
professionnelle
avec une analyse réflexive.
2. C’est une
démarche groupale. Il faut regrouper des néo-titulaires
ensembles avec un tandem de formateurs pour analyser la pratique d’un
néo-titulaire devant un groupe de pairs.
Le groupe analyse d’abord ; le formateur n’intervient
seulement qu’à la fin. Le groupe est un
groupe de parole. Le néo-titulaire s’exprime
sur une expérience.
3. La pratique est accompagnée par un (ou deux) formateur(s) qui va aider à la distanciation,
à la réflexivité par la formulation de points
de vue pluriels à l’aide de plusieurs outils.
Le formateur aide à la formulation, à l’explication
du problème ou de la réussite (c’est intéressant quand on analyse une réussite
puisqu’on peut alors s’interroger sur pourquoi ça a marché).
Il ne doit pas chercher à modéliser, il ne s’agit
pas de former à une pratique standard.
Attention, il ne s’agit pas d’un conseil mais
d’un accompagnement à comprendre ce qu’il sepasse !
Donc l’analyse de pratiques est une démarche
instrumentée par des savoirs, des outils
d’analyse. Elle est menée grâce à des outils
conceptuels, des référents théoriques qui permettent de décrire en mots, de lire autrement, de recadrer, de formaliser la pratique de l’enseignant. Il y a donc un «
savoir analyser » les pratiques et les situations.
[1] Professeur à l’Université de Nantes,
chercheur au Centre de recherche en éducation de Nantes (CREN).
Les outils et méthodes d'Analyse de
Pratiques
Pour mener
une Analyse de Pratiques, il est important de disposer d'outils et de méthodes
adaptées. Plusieurs méthodes ont été développées pour faciliter la démarche
d'Analyse de Pratiques, telles que la méthode de l'entretien d'explicitation,
la grille d'observation, le journal réflexif, le portfolio, la vidéo
autoconfrontation, la carte conceptuelle, l'arbre des causes, le SWOT, le
brainstorm :
- Le
SWOT (acronyme anglais pour Strengths, Weaknesses, Opportunities and
Threats) est une méthode d'analyse stratégique qui permet d'identifier les
forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces d'une situation donnée.
Il est couramment utilisé dans le domaine des affaires et du marketing pour
analyser la position concurrentielle d'une entreprise sur le marché.
Dans le
cadre de l'Analyse de Pratiques, le SWOT peut être utilisé pour analyser les
différentes composantes d'une pratique professionnelle, en identifiant les
points forts et les points faibles, ainsi que les opportunités et les menaces
qui peuvent influencer la pratique. Cette analyse peut aider les professionnels
à mieux comprendre leur environnement professionnel et à prendre des décisions
plus éclairées sur la façon d'améliorer leur pratique.
Pour mener
une analyse SWOT, il est recommandé de procéder en quatre étapes :
Identifier
les forces : il
s'agit de déterminer les aspects de la pratique professionnelle qui sont bien
développés et qui peuvent contribuer à sa réussite.
Identifier
les faiblesses : il
s'agit de déterminer les aspects de la pratique professionnelle qui nécessitent
des améliorations ou des changements pour la rendre plus efficace.
Identifier
les opportunités :
il s'agit de déterminer les facteurs externes qui peuvent être bénéfiques pour
la pratique professionnelle, tels que les changements dans l'environnement
professionnel ou les nouvelles tendances du marché.
Identifier
les menaces : il
s'agit de déterminer les facteurs externes qui peuvent entraver la pratique
professionnelle, tels que les concurrents, les changements réglementaires ou
les changements de technologie.
L'analyse
SWOT peut être réalisée individuellement ou en groupe, et peut être utilisée
pour identifier des pistes d'amélioration de la pratique professionnelle.
Toutefois, il convient de noter que l'analyse SWOT est une méthode subjective
qui dépend de l'expérience et de la perspective de l'utilisateur. Il est donc
important d'utiliser d'autres méthodes d'analyse pour compléter l'analyse SWOT
et obtenir une vue plus complète de la situation.
- Un
brainstorm est une méthode de créativité collective qui consiste à
générer un grand nombre d'idées en peu de temps, sans jugement ni critique. Le
but est de favoriser la créativité et l'innovation en encourageant les
participants à exprimer toutes les idées qui leur viennent à l'esprit, même les
plus farfelues, afin de stimuler la réflexion et de trouver des solutions
originales à un problème ou de nouvelles idées. Le brainstorm peut être utilisé
dans de nombreux contextes, que ce soit en entreprise, dans l'éducation ou dans
la vie quotidienne.
- Une
carte conceptuelle est un outil visuel qui permet d'organiser et de représenter
graphiquement les concepts et les relations entre eux. Elle permet de mettre en
évidence les liens entre les idées et les concepts, de structurer l'information
de manière hiérarchique et de faciliter la compréhension et la mémorisation de
cette information.
Une carte
conceptuelle est composée de concepts, de liens et de mots clés. Les concepts
sont représentés sous forme de bulles ou de boîtes, et les liens entre eux sont
représentés par des flèches, des lignes ou des connexions. Les mots clés sont
ajoutés pour préciser le sens des concepts et faciliter la lecture de la carte
conceptuelle.
Les cartes
conceptuelles sont utilisées dans différents domaines, tels que l'éducation, la
recherche, l'organisation des idées et la résolution de problèmes.
- L'arbre
des causes est un outil d'analyse qui permet d'identifier les causes
profondes d'un problème ou d'un incident en les organisant sous forme
d'arborescence. Il est utilisé principalement dans les domaines de la qualité,
de la sécurité et de l'environnement pour comprendre les causes d'un accident
ou d'un dysfonctionnement.
La méthode
consiste à partir de l'incident ou du problème identifié, puis de déterminer
toutes les causes immédiates qui y ont contribué. Ensuite, pour chaque cause
identifiée, on cherche à comprendre les causes qui ont engendré cette cause, et
ainsi de suite jusqu'à atteindre les causes profondes.
L'arbre des
causes permet de mettre en évidence les différentes causes liées à un événement
et de les structurer de manière hiérarchique. Cela permet de mieux comprendre
les interactions entre les causes et de proposer des solutions efficaces pour
prévenir de nouveaux incidents ou dysfonctionnements.
La démarche clinique
Mireille CIFALI et
Philippe PERRENOUD la
définissaient ainsi dans un fascicule destiné aux étudiants de l'Université de
Genève qui se destinent au métier d'enseignant : "La démarche
clinique est une façon de prendre du recul vis-à-vis d'une
pratique : elle se fonde sur l'observation, qu'il y ait problème ou non;
elle permet d'élaborer des hypothèses ou des stratégies d'action par la
réflexion individuelle ou collective, la mobilisation d'apports théoriques
multiples, des regards complémentaires, des interrogations nouvelles. Elle
sollicite des personnes-ressources qui mettent en commun leurs points de vue
pour faire évoluer la pratique ainsi analysée. C'est un moyen de faire face à
la complexité du métier d'enseignant en évitant le double écueil d'une pratique
peu réfléchie ou d'une théorie déconnectée des réalités vécues. (…) Elle peut,
dans certains domaines, s'inspirer d'une démarche expérimentale, dans d'autres
s'apparenter à une recherche-action, dans d'autres encore emprunter certains
outils ou paradigmes à la supervision ou à la relation analytique."
[1] Professeur à l’Université de Nantes,
chercheur au Centre de recherche en éducation de Nantes (CREN).
CHAT /ATD / VygotskiCHAT (Cultural-Historical Activity Theory) est une théorie de l'activité qui vise à comprendre comment les humains utilisent les artefacts pour accomplir des tâches. Cette théorie se concentre sur l'interaction entre les individus, les artefacts et l'environnement dans lequel ils interagissent.
ATD (Analyse du Travail Distribué) est une méthode d'analyse de l'activité qui se concentre sur l'analyse des interactions entre les individus dans un environnement de travail distribué. Cette méthode est utilisée pour comprendre comment les membres d'une équipe travaillent ensemble pour atteindre un objectif commun.
Vygotski est un psychologue soviétique qui a développé une théorie de l'apprentissage social et de la cognition qui met l'accent sur le rôle de la culture et de l'environnement social dans le développement de l'enfant. Selon Vygotski, l'apprentissage est un processus social dans lequel les enfants apprennent en interagissant avec les autres et en utilisant des outils culturels tels que la langue et les artefacts. Sa théorie a influencé de nombreux domaines de la psychologie, de la sociologie et de l'éducation.
Dans le contexte de l'analyse de l'activité, les artefacts se réfèrent à tous les objets matériels ou immatériels qui sont utilisés pour soutenir l'activité humaine. Les artefacts peuvent être des outils physiques tels que des stylos, des ordinateurs, des tableaux blancs ou des manuels scolaires, ou des artefacts immatériels tels que des règles, des normes, des conventions ou des procédures.
Les artefacts
Les artefacts sont importants dans l'analyse de l'activité car ils sont utilisés pour soutenir les tâches, les activités et les pratiques professionnelles. Ils peuvent également avoir des effets significatifs sur la façon dont les personnes interagissent avec leur environnement de travail, les uns avec les autres et avec les outils qu'elles utilisent.
L'analyse des artefacts peut aider à comprendre les pratiques professionnelles en identifiant les points de friction ou de difficulté dans l'interaction entre l'humain et l'artefact. Par exemple, l'utilisation d'un manuel scolaire inadapté ou obsolète peut causer des problèmes pour l'enseignant et les élèves dans le processus d'apprentissage. En examinant les artefacts utilisés dans une pratique professionnelle, il est possible d'identifier des opportunités d'amélioration et de proposer des solutions pour améliorer la qualité du travail.
Développer le « savoir analyser » pour analyser sa pratique professionnelle (Patrick Robo)
Résumé
L’Analyse de pratiques… expression polysémique s’il en est, activité à déclinaisons multiples, variées et variables, requiert des savoirs, des compétences diverses, du temps… Elle exige d’acquérir et de développer un « savoir analyser ». Cet article tentera, à la lumière de quelques repères situant l’analyse de pratiques proprement dite et à partir de quelques questions rencontrées, de préciser, de cerner en quoi consiste cette « méta-compétence » particulière au travers d’un processus, d’un cheminement. Il évoquera en même temps la nécessité de connaissances, de formation spécifique, d’accompagnement, de prudence et de clairvoyance pour se lancer et progresser dans une telle démarche pour soi et/ou pour d’autres.
Mots-clés
savoir analyser, formation, accompagnement, méta-compétence
Catégorie d’article
Texte de réflexion en lien avec des pratiques
Je vous invite à lire l'article complet pour en savoir plus sur ce sujet: https://www.analysedepratique.org/?p=435
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Patrick Robo, pionnier de l'Analyse de pratiques professionnelles : histoire et impact
L'Analyse de pratiques professionnelles (APP) est une méthode de travail collaborative qui consiste à rassembler un groupe de professionnels pour discuter de leurs pratiques et expériences professionnelles, dans le but d'améliorer la qualité des services fournis. Cette méthode a été développée dans les années 1980, mais c'est grâce à la contribution de Patrick Robo que l'APP est devenue une pratique courante dans de nombreux secteurs.
Robo, formateur pour des professionnels de la santé, a rapidement compris l'importance de l'APP pour améliorer la qualité des services. Il a travaillé sur cette méthode pendant de nombreuses années, développant de nouveaux outils et méthodes pour aider les professionnels à travailler ensemble de manière plus efficace. Robo a également joué un rôle clé dans la diffusion de l'APP en France et à l'étranger.
Aujourd'hui, l'APP est largement utilisée dans de nombreux pays et est considérée comme un outil essentiel pour améliorer la qualité des services professionnels. La méthode permet aux professionnels de réfléchir collectivement sur leurs pratiques, de partager leurs expériences et de trouver des solutions pour améliorer leur travail. L'impact de l'APP est considérable, car elle permet d'améliorer la qualité des services, de renforcer la collaboration entre les professionnels et de favoriser le développement professionnel.
En conclusion, grâce au travail de Patrick Robo, l'APP est devenue une pratique courante dans de nombreux secteurs. La méthode continue d'évoluer et de s'adapter aux besoins des professionnels. L'Analyse de pratiques professionnelles est un outil précieux qui permet de renforcer la collaboration et l'efficacité des professionnels, au bénéfice des usagers des services professionnels.
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Historique de l’émergence de l’APP.
Résumé
L'article traite de l'historique de l'émergence des Groupes d'Analyse de Pratiques Professionnelles (APP) en France. L'initiative aurait commencé dans les années 1950-1960 à Londres avec les travaux d'Enid et Michael Balint dans le cadre du Family Discussion Bureau, avant d'aboutir aux "groupes Balint" qui fonctionnent sur des études de cas. Par la suite, des "Groupes de Soutien au Soutien" (GSAS) ont été créés en 1973 par J. Levine, et des "groupes d'approfondissement professionnel" (GAP) ont été développés par André De Peretti en 1975. Les années 1980/1990 ont vu l'apparition des Groupes d'Entraînement à l'Analyse de Situations Educatives (GEASE) avec l'objectif de s'entraîner à comprendre la complexité d'une situation. Enfin, des "Groupes d'analyse de pratiques professionnelles" ont été créés par J. Nimier et une équipe de formateurs de l'I.U.F.M. de Reims dans les années 1990. Ces groupes visent à permettre aux professionnels de prendre du recul sur leur pratique, d'échanger sur des situations rencontrées et de trouver ensemble des pistes d'amélioration.
...Il semble que cette démarche ait commencé
avec les travaux de Enid et Michael BALINT dans les années 1950/1960 à Londres
d'abord dans le cadre du Family Discussion Bureau avec des
travailleurs sociaux puis à Tavistok clinic, sous forme de groupes
de recherche-formation pour des omnipraticiens sous le contrôle d'analystes,
avant d'aboutir à ce que l'on nomme les "groupes Balint" fonctionnant
sur des études de cas (case work) librement commentés autour de trois
axes : la relation médecin-malade, le contre-transfert du médecin envers le
patient, le rôle du leader.
Quelques années plus tard (1973), J. LEVINE démarre ce qui
deviendra les Groupes de Soutien au Soutien (GSAS) définis ainsi :
"Appareil groupal ayant valeur de
lieu de ressourcement, de décentration et de contre-espace, permettant un
changement de perception. C'est un lieu de parole où peuvent se dire les
blessures narcissiques du praticien et de l'élève ; c'est un lieu de
l'intelligibilité de ce qui alimente les conduites qui font problème ; c'est un
lieu de recherche du modifiable sur le plan pédagogique et relationnel ; c'est
un lieu où chacun peut opérer une conscientisation de son mode de
fonctionnement professionnel."
Ces groupes fonctionnent jusqu'à
maintenant en présence d'un psychanalyste et suivant une méthode en quatre
temps, à partir de l'exposé d'un participant volontaire.
A la même époque (1975) et également dans le
milieu de l'éducation, André De PERETTI s'inspirant de BALINT mais aussi de
Carls ROGERS et recherchant une formule ne nécessitant pas la présence d'un
expert, développe ce qu'il nomme des "groupes d'approfondissement
professionnel" (GAP). Ceux-ci sont tournés vers la résolution de
"problèmes professionnels" à partir de l'exposé d'un participant
suivant un protocole en quatre temps.
Dans cette période des "Groupes et séminaires
Balint-enseignants" ont vu le jour (par exemple : IUFM de Versailles,
GRAPIEN,
GRPI…)
s'inspirant bien entendu des principes du père fondateur dont celui, consistant
à utiliser "la horde des frères plutôt que le père primitif"
(BALINT, 1960, p. 327) tout en permettant à chacun d'avoir "le courage
de sa propre bêtise". Nous pouvons penser ici en particulier aux
travaux et écrits de Francis IMBERT (1992) initiateur de tels dispositifs.
Dans les années 1980/90, venant de l'Université de Toulouse
Le Mirail avec un détour par les CEMEA apparaissent autour de Claude VINCENS, Alain LEROUGE et de leurs collèguesdans le département des Sciences de l'éducation de l'Université Paul Valéry de
Montpellier, les Groupes d'Entraînement à l'Analyse de Situations Educatives
(GEASE) dont l'objectif principal est, à partir de l'exposé d'un participant
volontaire, de s'entraîner..
"au sens sportif ; on s'entraîne,
c'est la place faite à l'essai, à l'erreur, au geste nouveau pour voir, au
geste imité de l'autre, au geste décomposé. C'est se laisser entraîner, se
faire entraîner, entraîner les autres." (VINCENS, FUMAT, PORTE, 1992, p. 118),
à comprendre la complexité
d'une situation en tant que
"fraction temporelle de
l'environnement passé d'un participant présentant à la fois des
caractéristiques objectives et la façon dont il les a ressenties, la manière
dont il s'est comporté et qu'il rapporte à des fins d'études par le
groupe" (p
26-27) ;
Cette situation est qualifiée d'éducative,
"englobant aussi bien les situations
pédagogiques, d'enseignement, d'apprentissage ou thérapeutiques." (p. 119).
Dans ces groupes, l'analyse est menée, sur
le principe de l'approche multiréférentielle, autour de cinq champs : la
personne, le groupe, l'institution, le didactique, la pédagogie (p 7-10) et
suivant un parcours en cinq ou six phases suivant les "variantes"
et/ou les formateurs-animateurs.
Dans les années 1990/95, J. NIMIER (1991)
et une équipe de formateurs de l'I.U.F.M. de Reims ont mis en place des "groupes
de suivi" en formation initiale puis des "Groupes d'analyse de
pratiques professionnelles" en formation continue. D'autres IUFM
(Grenoble, Lyon, Montpellier, Rennes, Strasbourg…) ont cheminé en même temps et
parallèlement sur des voies analogues, mettant en œuvre pour certains des
Séminaires d'Analyse de Pratiques (SAP), des Ateliers de Pratique Réflexive
(APR), des Séminaires Cliniques d'Analyse des Pratiques Educatives (SCAPE),
des Séminaire d'Analyse des Pratiques d'Enseignement et
d'Apprentissage (SAPEA)…
J'oserai ici, humblement, signaler
l'émergence des Groupes d'Entraînement puis de Formation à l'Analyse de
Pratiques Professionnelles (GEAPP devenus GFAPP) que j'ai initiés en 1995/96,
dans le cadre de l'Inspection académique de l'Hérault.
Pour clore hic et nunc cette
approche chronologique j'ajouterai, de manière anecdotique (ou symptomatique),
que le Ministère de l'Education Nationale, désireux de développer à grande
échelle l'analyse des pratiques dans la formation de ses personnels a mis en
œuvre, pour la première fois, deux séminaires importants à cet effet :
- "L'analyse des pratiques
professionnelles" organisé par la Direction des personnels
administratifs, techniques et d'encadrement (DPATE) les 18 et 19 octobre 2001 à
la Grande Motte. Objectif : sensibiliser les responsables et formateurs de ces
personnels à l'utilité de l'analyse des pratiques à travers les GEASE.
- "L'analyse des pratiques
professionnelles et l'entrée dans le métier" organisé par la Direction
de l'enseignement scolaire (DESCO) les 23 et 24 janvier 2002 à Paris.
Objectif : sensibiliser les responsables (de formation) académiques à
l'importance et à la nécessité d'accompagner les enseignants débutants (mais
aussi les autres) par cette démarche.
L'analyse de pratiques
apparaît bien comme un concept polysémique, polymorphe et se déclinant en
poly-pratiques. Une clarification s'avère donc nécessaire, clarification qui
devrait être le souci premier de tout formateur désireux de mettre en œuvre une
telle démarche.
Patrick ROBO
(site officiel)
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